Il était une fois…
La mise en situation est la suivante : le nouveau boss d’une entreprise appelle chez elle une ancienne employée (appelons-la Joséphine) pour lui offrir un poste assorti d’un salaire respectable. L’employée en question n’avait aucune idée qu’un poste s’était libéré, nous dirons donc qu’ils sont arrivés de nulle part avec cette offre. Elle va les rencontrer pour se rendre compte que la visite n’en est une que de forme; on s’attend à ce qu’elle soit au poste dès la semaine suivante. Les premières semaines se déroulent relativement bien, elle se souvient assez bien des protocoles de gestion des comptes, elle s’entend remarquablement bien avec sa collègue Fée et on semble content d’elle. Autour de la semaine 3 1/2, les demandes se font moins nombreuses, et on lui demande si elle accepterait de gérer un compte de plus. « Oui, bien sûr, répond-elle, mais il faut qu’on m’oriente un peu, parce que c’est un compte un peu plus compliqué que ceux que je gère, et que je ne ne connais pas à fond. » À ce moment, la personne qui serait la plus apte à faire ladite orientation (appelons-la Ixe) est sur le point de partir vacances. L’autre personne (appelons-la BdB.) est à l’extérieur du pays, et comme quand elle reviendra elle devra couvrir pour les vacances de Ixe; Joséphine risque de devoir attendre une semaine de plus pour être orientée. Ceci ne plaît pas au boss qui voudrait que Joséphine prenne sur elle de gérer le compte quand même; il n’en dit rien mais le laisse voir de manière détournée (lire : allusions et sous-entendus faits à d’autres devant Joséphine, jamais directement à elle). Pendant le déroulement de cette trame de fond, entre en scène une autre personne (appellons-la CC pour collègue conne). (Apparté : Francis, si je te dois des droits d’auteurs, ici, tu me le dis, hein!)Donc CC, elle, souffre d’un besoin désespéré et irrépressible d’indispensabilité pour couvrir son incompétence se manifestant par : le refus de donner les renseignements et/ou services nécessaires à Joséphine pour travailler efficacement; la manie de marmonner en guise de réponse pour ne pas avoir à admettre qu’elle n’a jamais répondu (ce qui ne l’empêchera jamais de dire à Joséphine que ses demandes ne sont… pas claires); l’habitude de s’installer au poste de Joséphine pour faire une partie du protocole de coordination, mais sans lui dire ce qu’elle a fait, ainsi Joséphine découvre souvent des erreurs dans les fichiers, qui pourraient lui passer sur le dos.
Entre-temps, BdB a commencé à venir travailler en compagnie de ses deux chiens qui bavent et qui pètent âgés d’environ un an, auxquel on a donné l’immunité inconditionnelle dans le bureau. La consigne au personnel : les ignorer, simplement, même quand ils viennent nous renifler et fouiner sous les bureaux et dans nos jambes. Imaginons quand même la scène, quand Joséphine, au téléphone avec un client alors que les deux bêtes se mettent à japper parce que quelqu’un entre dans le bureau, doit pondre rapidement une réponse intelligente ET plausible pour expliquer la chose. C’est environ à ce moment que Joséphine se dit : « Hm… Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark. » Affirmation avec laquelle Fée est bien d’accord.
Les choses vont donc cahin-caha rondement, Joséphine et Fée donnant leur maximum, sursautant souvent à l’occasion quand les chiens jappent, se soutenant l’une et l’autre et faisant de leur mieux pour appliquer un principe de base dans toute entreprise dans une telle situation : le principe Farme ta yeule.
Jusqu’au jour où un meeting de groupe est organisé, au cours duquel CC se place stratégiquement du coté boss (le boss étant absent, c’est BdB qui fait office de). Ce jour-là, les demandes au personnel (limité à Joséphine et Fée, Ixe n’étant de toute évidence aucunement concernée par la chose) sont les suivantes : faire tout ce qui est possible pour garder le calme au maximum et le bruit au minimum au bureau. Joséphine fit de son mieux pour ramasser discrètement sa machoire tombée par terre tout en jetant un coup d’oeil significatif aux deux chiens couchés devant son bureau, à CC dont le téléphone cellulaire sonne 4-5 fois par jour et à BdB qui hausse le ton à tout moment soit au téléphone ou pour reprendre les chiens. Autre demande : travailler en équipe et arriver à l’heure. Joséphine n’en revient tout simplement pas de voir CC faire celle qui n’a rien entendu, elle qui n’arrive jamais avant 11 heures le matin et qui, je l’ai déjà dit, garde par devers elle les infos nécessaires à l’accomplissement efficace de la tâche des autres.
La semaine continue donc de se dérouler à peu près normalement. Puis, vendredi matin, grand coup de théâtre. Fée est restée chez elle pour des raisons de santé. Joséphine reçoit un appel du boss qui lui dit : « Joséphine, je veux que tu quittes le bureau immédiatement. Tu m’entends, je ne veux plus travailler avec toi… » Joséphine raccroche, ramasse ses choses, et quitte, non sans enfin dire le fond de sa pensée à BdB qui est la seule, à ce moment, pour l’entendre. Les chiens ne lui facilitent pas la chose, car ils se mettent littéralement entre ses jambes. Joséphine tente tant bien que mal d’avancer, lorsqu’elle entend BdB lui dire : « Ne fais pas de mal à mes chiens! » Joséphine se souvient juste à cette seconde qu’elle a oublié ses hélices à la maison, ce matin-là. Elle rentre, partagée entre la colère d’avoir mis sa clientèle de côté pour rien et l’incompréhension totale face à ce qui vient de se passer. Et reçoit deux heures plus tard un appel de Fée : elle aussi a été virée, mais par le biais de Ixe à qui le boss a demandé de l’appeler, n’ayant pas les couilles de ce qu’il faut pour le faire lui-même.
Trois jours plus tard, Joséphine recommunique avec ses clients et tente de faire du rattrapage pendant que chez XYZ, il n’y a plus une seule coordonnatrice, là où deux ne suffisaient pas, la semaine dernière. Joséphine se pose encore les questions suivantes : a-t-elle traversé une Twilight zone?? Les chiens devaient-ils être nommés à la coordination? CC sera-t-elle nommée VP-DG à l’incompétence masquée? Et les clients, là-dedans??
lundi, décembre 3, 2007 at 14:25
Une chance que je l’ai eu de vive voix, sinon j’y croirais pas.
lundi, décembre 3, 2007 at 14:26
Choco : alors tu connais Joséphine? 🙂
lundi, décembre 3, 2007 at 15:01
n’ajustez pas votre appareil , nous en prenons le contrôle autant sur l’horizontal qu’à la vertical. Restez assis calme et laissez nous envahir votre cerveau.
Ne passer pas Go, ne réclamer pas 200$
Joséphine était définitivement dans un univers parallèle!
Je soupsonne les deux baveux d’être les sous-traitants extra-terrestres dirigeant l’invasion canine dans l’univers bureaucratique. Chapeau à cette cie anti-professionnel tssss ya des claques sur la yeule qui se perdre bordel
Bisous à Joséphine, qu’elle se remette bien de cette expérience étrange, tirée d’un conte
fantastiqueirréel épeurant.xxxXXXxxx
mardi, janvier 8, 2008 at 23:41
hummmm… bon je connais quelqu’un qui aurait voulu t’avertir, mais celle-ci avait les poings liés… Tu ne l’aimes pas du tout, la trouve hautaine et chiante, mais, honnêtement, elle n’est en fait pas si mal. L’avoir connue dans un contexte professionnel différent, qui sait, vous auriez peut-être été copine – bah peut-être pas mais c’est pas grave, elle t’as pas trouvée très gentille par moment, mais elle t’en veut pas, such is life sometimes… Elle est partie de cet endroit, avant de sombrer dans un burnout inutile et sans précédent. Enfin, tu l’as vu de tes yeux, elle non plus n’avait jamais rien vu de pareil. Honnêtement, elle aurait vraiment voulu t’avertir, mais même aujourd’hui, elle risque des poursuites, c’est complètement hors de ce monde, en effet. Elle a quitté sans même avoir un emploi assuré, elle s’en foutait à ce point d’être sans emploi, sans ressource. The hell with it, the hell with their dogs, their yelling and their insanities… elle a vraiment essayé de te donner les outils nécessaires pour que ça se déroule bien, sachant que rien ne pouvait te préparer à un tel cirque… bon je m’arrête, elle m’a glissé un mot, tout à l’heure et te souhaite une belle année, remplie de bons moments, de succès et de tout ce qui pourrait bien te faire plaisir…
mardi, janvier 8, 2008 at 23:59
Orca : je sais de qui tu parles. Quand tu la recroiseras, dis lui simplement ceci : elle est partie comme une grande dame, et dans les circonstances, avec ce que je sais maintenant, elle a fait preuve de BEAUCOUP plus de gentillesse que moi je n’en ai eu quand je suis partie. Et c’est vrai que par moments je n’ai pas été correcte ave celle, je pense que j’avais encore l’image de celle avec qui j’avais travaillé l’année d’avant et avec qui ça ne s’était pas très bien passé. Et ce qu’on m’avait dit d’elle au téléphone, pour me faire revenir, n’a pas aidé non plus. J’aurais dû avoir un peu plus de recul et faire ma propre idée, car la fille qui est partie n’a plus grand- chose en commun avec celle que j’avais connue l’année d’avant. Ou bien c’est moi qui ai changé ma vision, va savoir… Bref.
Comme tu dis, on aurait peut-être pu être copines, dans un autre contexte, qui sait.
Remercie-la sincèrement de ma part pour sa gentillesse et dis-lui bien que je ne la trouve plus si hautaine et si chiante. J’ai fini par comprendre qu’on prend les outils dont on dispose pour se protéger, quand c’est nécessaire. Et souhaite-lui une excellente année 2008 qui lui apportera tout le succès qu’elle MÉRITE, assorti de petits bonheurs et de grandes joies. Rien de moins.
(Pour l’opinion que j’ai maintenant d’elle, j’aurais bien voulu le lui dire avant qu’elle ne parte. Mais ni l’endroit, ni le moment n’étaient propices… Et puis, je m’en voulais un peu et ça, ça cause toujours une certaine gêne…)