Tu passes une vie avec quelqu’un
Au début il t’a protégée
T’a nourrie, habillée, mis un toit sur ta tête
T’a disciplinée et tu t’es rebellée
Puis tu as vieillis un peu et compris

Tu sais qu’il t’aime et bien sûr tu l’aimes, aussi
Il n’a jamais rien dit, mais le jour de tes noces
Tu l’as bien senti, le gros nœud dans sa gorge, quand il t’a conduite.

Puis un jour, l’Horrible est venu le menacer, avec sa face de Cancer.

Une fois, le premier round, c’est lui qui l’a remporté.
Deux fois, le deuxième round, on le pensait aussi… mais.

Il est aussitôt revenu à la charge l’Horrible, avec une ruse qui n’a pas pu être esquivée.

Et là, je le regarde se battre pour gagner du temps.

Et je crains le jour où il dira : Assez de ces merdes
qui me rendent malade d’être malade,
Assez.

Ce jour-là… je serai encore plus démunie que qu’aujourd’hui,
Où je fais semblant d’être forte
Mais où la petite fille qui vit toujours en moi
N’a qu’une seule envie,
Celle de crier, de supplier :

Je t’en prie, Papa… Ne pars pas…