mars 2008


Finalement, pas tant que ça.  Trois se sont tapé l’exercice de répondre à mon sondage, trois qui ne s’interconnaissent pas ou peu.  Ainsi, si je crois ce qui a été écrit (parce que bien sûr, vous avez été objectives et nullement biaisées, ha! ;-)), le commentateur qui trouvait que les blogueuses ayant répondu chez le Voyou se sont surévaluées est dans le champ, du moins en ce qui me concerne.

Voici donc ce que moi je m’étais accordé comme pointage :

Apparence physique: 7,5/10 (malgré mon poids hors norme – je suis bien dans ma peau – et je reconnais qu’il y en a quand même quelques-unes de pas mal plus jolies que moi, sans que ça ne me dérange outre mesure)
Ouverture d’esprit: 8/10
Intelligence: 8,5/10
Habiletés manuelles: 7/10 (parce que je fais de jolies vitrines mais je ne suis pas capable de changer un pneu crevé)
Culture générale: 8,5/10 (il y a tant de choses que je veux apprendre…)
Sociabilité: 7,5/10 (y a des jours où j’ai juste envie de rester cachée dans ma cave)
Pacifisme: 5/10 (ca dépend des jours – une semaine par mois, en tout cas, c’est zéro!)
Générosité: 7/10 (Alors là, il semblerait que je suis pas mal en dessous!!)
Aptitudes musicales: 7/10 (j’ai une super bonne oreille pis je chante pas trop pire :P)
Aptitudes sportives: 0/10 (J’assume! Quand l’envie du sport me prend, il me suffit de payer un abonnement au gym pour que ça me passe…)
Détermination: 6/10 (encore là, il semble que je me perçoive moins déterminée que ce que vous voyez)
Attitude générale face à la vie: 8/10 (pas pire pour une ex-dépressive majeure, hein)
Sens de l’humour: 12/10 (Jokes bizarres?? Moiiii?? Meuuuh non!)

Cela dit… Mel, Annick, Intellex, ce que vous m’avez donné comme note et écrit comme explications m’a fait du bien dans le plus profond de mon fond. Le jour ou je me sentirai moche et inutile, je reviendrai lire ce billet et vos réponses. Si j’ai classé ce billet dans mes coups de coeur, c’est parce qu’aujourd’hui, mon coup de coeur est pour vous.

Ça a commencé sur le blogue du Voyou, qui s’est auto-évalué cette semaine. Il termine son billet en demandant à ceux qui le lisent d’en faire autant, par curiosité. Plusieurs personnes ont répondu à son appel, dont moi. Il est clair qu’une auto évaluation comme celle-là est hyper subjective et fondée sur l’image qu’on a de soi-même.  Si je l’avais faite il y a quelques années, je sais que les notes que je me suis attribuées auraient été beaucoup plus basses. Mais le travail sur moi, le temps, la survie à une dépression majeure de 3 ans dont mon médecin a eu peur que je n’en guérisse jamais, la remise en perspective de certaines choses, tout ça a contribué à une relation beaucoup plus saine entre moi et moi-même, et j’ose affirmer que celle que je croise dans le miroir chaque matin est devenue ma première amie, et que j’ai fini par l’aimer.  Je ne pense pas être narcissique, toutefois. Mais j’ai compris la vérité profonde de l’expression Aimer son prochain comme soi-même; il est impossible d’aimer efficacement les autres, si on ne commence pas par soi-même. Et il est vrai que ma vie est beaucoup plus belle depuis que j’ai assimilé et mis en pratique le concept. Bref.

Là où je veux en venir, c’est que deux ou trois commentateurs ont trouvé que cet excercice était biaisé (‘doh!) et que les blogueuses ont une vision exagérée d’elles-mêmes. Amusant, toutefois, de voir que ces personnes ne se sont pas prêtées à l’exercice… Puis cet autre commentateur écrit : « J’ajouterais aussi que ce serais sûrement très intéressant de comparer nos propres notes à celles que notre entourage assez proche nous donnerait… » Et j’avoue que l’idée me turlupinait depuis que j’avais moi-même répondu.

Alors je me lance. Vous qui me lisez depuis un bout de temps, et vous qui me connaissez, soit via ce blogue ou en vrai de vrai, je vous demande de m’évaluer, moi. J’irai encore plus loin : je vous demande de le faire le plus objectivement possible, en me comparant avec la majorité des autres personnes que vous connaissez. Et ne répondez pas en essayant de me faire plaisir, répondez en toute honnêteté. Je n’aurai ni chagrin, ni colère, ni ressentiment à votre égard. Vous avez le droit à votre opinion et je la respecterai. Je comparerai ensuite vos réponses aux miennes, et je verrai bien si, comme l’a écrit un des commentateurs, je me suis surévaluée.

Voici donc les critères, à noter sur 10 :

Apparence physique
Ouverture d’esprit
Intelligence
Habiletés manuelles
Culture générale
Sociabilité
Pacifisme
Générosité
Aptitudes musicales
Aptitudes sportives
Détermination
Attitude générale face à la vie
Sens de l’humour

C’est parti!

Ce billet risque de m’attirer, j’en suis fort consciente, quelques messages haineux, parce que je vais dire les choses telles qu’elles sont. J’assumerai.  Mais ce qui m’est arrivé lundi matin n’est rien pour me donner une bonne opinion des origines du type avec qui j’ai vécu cet événement.

 Voyez-vous, j’ai eu un accident de voiture, lundi matin. Pas un accrochage, mais un accident, qui nécessite qu’on fasse venir remorqueuse et policiers. En l’occurence, c’étaient des policières; apparemment, le type avait un mauvais karma…

Le soleil était aveuglant, lundi matin, si bien que je n’avais pas vu que le feu était au jaune. Mais j’ai vu à la dernière minute seconde qu’il était devenu rouge; en voulant freiner, en panique, mon pied a glissé de la pédale de frein. Le temps que j’appuie de nouveau dessus, il était trop tard, la voiture du type m’était rentrée dedans. 

Je vous rassure tout de suite, je n’ai absolument rien, si ce n’est qu’une bonne série de courbatures. Rien de cassé (sauf mon orgueil), rien de déplacé (sauf peut-être le doigt d’honneur que je ne lui ai jamais fait). Je sors de ma voiture pour constater les dégâts; Monsieur, lui, est déjà en train de vociférer devant la sienne.  Et remarquez que je peux comprendre qu’on puisse être contrarié et même en colère, quand ça arrive. Mais…

Moi : Est-ce que vous allez bien? Pas de blessures?
M. l’accidenté : Mais regarde cé qué ti viens de faire!! Jé viens de payer pour faire arranger ça!
Moi : Écoutez, j’ai eu un problème de freinage (Inutile de prendre trop de temps à expliquer…), j’en suis désolée!
M. l’accidenté : Mais tout est brisé, et c’est ta faute!
Moi : Bon, écoutez bien, je pourrais m’excuser 40 fois, me mettre à genoux et même bouffer l’asphalte si vous le demandez, mais je ne vois pas en quoi ça va changer quelque chose, là! On fait quoi? Un constat à l’amiable ou bien je fais venir la police?
M. l’accidenté : Non pas la police, ti viens avec moi au garage, et ti paies pour ma réparation, et jé né férai pas dé poursuite… (Ben oui, chose, bien essayé!!)

Entre-temps, une remorqueuse est arrivée (à point) et le conducteur s’est chargé de la situation. Il était temps, parce que moi, je commencais à avoir une « légère » crise de panique…

Remorqueur : Madame, allez vous asseoir dans votre voiture et essayez de vous calmer, je m’occupe de monsieur.  (Monsieur me suit pour s’asseoir dans mon auto)… Non, non, non, Monsieur! Laissez-la tranquille, elle n’est pas en état de quoi que ce soit pour le moment!
Monsieur l’accidenté (s’adressant à moi) : C’est OK, c’est OK, si ti n’as pas d’argent, on va s’arranger, jé né vais pas té nuire…

À l’arrivée des policières, procédures de base. On déplace les véhicules vers un endroit moins dangereux et débutons les prodécures, je leur remets mes papiers. On me demande si je veux être conduite à l’hôpital (non), si je crois être en mesure de conduire pour aller à mon travail (oui). Ensuite, dialogue un tantitnet inhabituel entre la policière numéro 1 et monsieur l’accidenté. 

M. l’accidenté : …mais jé té dis qué c’est à cause d’elle…
Policière : Monsieur, écoutez-moi!! Ce que je vous explique n’a aucun rapport avec l’accident qui vient d’arriver, je vous dis que vos papiers…
M. l’accidenté (l’interrompant) : Mais il est encore bon pour trois mois!!!
Policière : Monsieur? Ce permis-là est un permis algérien, ce n’est pas un permis international. Vous êtes résident permanent au Québec?
M. l’accidenté : Oui, oui, oui!
Policière : Alors vous devez, selon la loi, détenir un permis de conduire du Québec.
M. l’accidenté : Mais jé dis qué c’est elle qui m’est rentrée dedans ma voiture! (Faux, j’ai grillé le feu rouge, mais c’est lui qui m’est rentré dedans.  Ça n’enlève en rien ma responsabilité mais faut pas charier, là…)
Policière : On parle d’autre chose, là, monsieur . Vous conduisiez sans permis!
M. l’accidenté : Mais régardez, ti l’as, mon permis! Il est encore bon pour trois mois…

Bref. L’histoire se termine moins mal qu’on pourrait le croire, pour moi.  Mes dommages se limitent à une aile et un pare-chocs à remplacer, et mon pneu s’est fendu, ce qui fait que je suis retournée chez moi, à la fin de la journée, avec ma roue de secours, installée par monsieur le remorqueur, tout en sachant que je n’avais pas de quoi payer. Parce que le civisme existe encore, a-t-il dit. Et oui, je suis allée travailler cette journée-là (on était à personnel réduit, lundi). Hier, après examens cliniques, on a confirmé que je n’ai rien de déplacé, juste l’impression d’être passée dans un hachoir à viande (à cause du stress). Il y a vraiment un ange de la route qui veille sur moi. Qui qu’il soit, je l’en remercie.

Mais si j’ai une seule chose à dire après ceci, c’est un conseil que j’ai envie de donner à n’importe quel aspirant à l’immigration au Québec : « Si tu veux quitter ton pays pour venir vivre dans le mien, pas de problème.  Mais n’oublie pas une chose : les lois et la coutume d’ici sont très différentes de celles de chez toi.  Si tu choisis de vivre ici, tu devras t’y plier. Argumenter avec tout le monde, en particulier avec la police, essayer de toujours mettre le blâme sur les autres, discuter, argumenter encore juste pour avoir raison, ça n’est pas une bonne attitude à avoir. Peut-être que chez toi, c’est culturel de toujours vouloir avoir raison, de croire que tu sais tout et que les autres sont des tarés, en particulier si les autres en question sont des femmes, ici, on essaie d’éviter ça. Ici, les femmes sont les égales des hommes (du moins, on travaille fort pour y arriver). Ici, on laisse parler le monde AVANT d’argumenter avec eux, question de s’assurer qu’on ne s’obstine pas pour la même chose. Ici, c’est ici, et chez toi, c’est chez toi; c’est probablement cette différence-là qui fait que tu veux quitter chez toi pour vivre ici. Alors, respecte-la donc, cette différence. N’essaie pas d’importer tes lois, elles ne passeront pas. Et sache que le respect qu’on obtient, il est souvent égal à celui qu’on donne. »

Je le sais, mon opinion ne plaira pas à tous. Sauf qu’une personne avertie en vaut deux.

Aujourd’hui, nous sommes officiellement le printemps. Je le dis comme ça, pour que ça soit documenté quelque part, hein, parce que juste à regarder dehors… heu… ouais.

Because que j’ai manqué mon coup l’année passée. Et aussi, because que j’ai eu cette inspiration soudaine, ce soir. Comme je n’arrive pas à charger les photos pour qu’elles sortent aussi bien que sur mon billet précédent, je vous invite à cliquer dessus. Une photo s’affichera et en glissant la souris sur la photo, une loupe apparaîtra, si vous voulez la photo en plus grand.

Bonne lecture!

Mine1   Mine2

Tannée

Je vais encore me vanter. Que voulez-vous, ma plus belle « réalisation », si on peut dire, c’est lui, mon fils, mon Coconut. Parler de tout ce que je suis, c’est aussi (et souvent) parler de la mère que je suis. Celle qui ne peut faire autrement que d’être fière de lui, tout le temps. Oh, bien sûr, on a nos moments. Il y a des fois où je suis obligée de mettre des limites, de donner des conséquences. Et ça me fait mal plus qu’à lui. Il ne le croit pas, mais un jour… Moi non plus je ne croyais pas ma mère quand elle me disait que ca lui faisait plus mal qu’à moi. Mais là n’est pas mon propos.

Quand il a eu treize ans, je lui ai offert le cadeau qu’il m’avait demandé : une guitare. Son père avait dit qu’il lui ferait prendre des cours, qui se sont limités à rencontrer un de ses chums qui lui a montré comment poser ses doigts pour faire tel ou tel accord, trois accords en tout. Pour le reste, Coconut s’est débrouillé pour apprendre tout seul, à l’oreille, comme il avait appris quand sa grand-mère lui avait offert son clavier électronique, l’année précédente.

Ses goûts musicaux le portent vers le death metal, mais aussi le rock que j’écoutais au même âge que lui : Iron Maiden, Metallica, Aerosmith, AC/DC… vous voyez le genre…

J’ai quand même remarqué, en observant les jeunes du même âge, que beaucoup d’entre eux choisissent la voie de la facilité. Coconut ne fait pas exception, pour certaines choses. Mais en ce qui a trait à la musique, ce n’est même pas une option pour lui. Il pourrait, remarquez bien. La technologie d’aujourd’hui permettrait même à une casserole de chanter comme Piaf… Et Coconut le sait. Mais en fin de semaine, il m’a dit un truc qui m’a convaincue qu’il a fort probablement la fibre d’un vrai musicien.

« M’man, sais-tu ce qui me tanne de la musique d’aujourd’hui? N’importe qui peut en jouer. Il suffit d’avoir les bons outils, un ordi, et le tour est joué. Écoute le rock de ton temps (aparté : de mon temps… ouain, on est rendu là…) : ils jouaient pour vrai, pis ça prenait de la technique pour le faire! Moi, c’est de même que je veux jouer. Comme eux. »

Way to go, mon grand.