août 2006


Coconut : M’man, la dernière fois qu’on est allé à Montréal, j’ai remarqué quelque chose… Deux pitounes qui se promenaient sur le trottoir avec leurs chums, les filles ensemble devant, les gars derrière, pis c’est pas la première fois que je remarque ça…. Je me demande pourquoi, quand ça arrive, les filles sont toujours en avant des gars?

Moi : J’en ai aucune idée, mon chéri… Peut-être que c’est par gentillesse de la part des gars, de laisser passer les filles devant? («Pourquoi ne pas en profiter pour lui refiler un conseil qui va peut-être lui servir un jour?», se demande la mère en moi…)

Coconut : Ouan, peut-être… Peut-être que c’est pour la vue, aussi…

Oueppe. On est en plein dedans.

Hier à la station-service, pour 33,75 $, j’ai eu :
1 plein d’essence (réservoir à un peu moins que la moitié)
1 pinte d’huile pour mon moteur
4 litres de lait (ben oui, pas eu le temps de passer à l’épicerie).

La semaine dernière, juste la même quantité d’essence m’avait coûté 39 $.

Si ça pouvait durer….

«Cent fois sur le métier, remets ton ouvrage.» Ma mère m’a répété ceci maintes et maintes fois, en soulignant que c’est ma grand-mère qui disait ça. Dans un contexte informatique et internet, on pourrait dire «cent fois sur la toile, remets ton blogue»… En tout cas, Annick mérite un gros 10 pour la persévérance! Elle change à nouveau d’adresse (et de nom), mais comme elle a joué de malchance avec ses deux premiers essais, cette fois, c’est la bonne! Jamais deux sans trois, dit-on… Pour lui laisser un petit mot et lui dire qu’on va la suivre, c’est par ici.

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Soirée d’accueil à l’université, ce soir. Mercredi prochain, c’est le début, le vrai! On a eu droit aux règlements, à un survol de la profession de traducteur (hi, hi, hi… je sais ce que c’est!!), aux règlements, aux suggestions de cours optionnels… Très intéressant. J’ai toutefois pu faire les constatations suivantes (eh oui, je constate toujours, moi) :

Primo: l’université, c’est pas pour les gros.  Je pense que je vais devoir me traîner une chaise dans mon sac, parce que les petits bancs vissés aux tables des amphithéatres, heu… ouais… Je me demande comment je vais supporter trois heures de cours sans perdre ma concentration, si je dois passer mon temps à essayer de trouver un moyen de «fitter» entre le dossier de ma chaise et la table! (Daniel, si tu viens me dire quelque chose du genre « ben maigris, crisse! », je t’enlève de mon blogroll!)

Secundo : en une petite heure et demie, il y en a trois qui ont trouvé le moyen de placer une tranche de vie personnelle du genre « moi j’ai déjà eu un client qui… », « moi j’ai déjà passé deux semaines sur une traduction de deux pages… » Ma patience est déjà mise à l’épreuve. Parce que ma théorie est la suivante : si je paie 232 dollars et une poignée de monnaie pour un cours, c’est pour que pendant les trois heures que dure ce cours, on alimente mon cerveau avec des données qui me rendront un peu plus savante; pour les partages d’expériences personnelles, prière d’aller prendre un café avec quelqu’un que ça intéresse ou de prendre rendez-vous avec un(e) thérapeute… (Faut dire que quand je réagis comme ça, c’est qu’il y a quelque chose qui se passe entre mes deux oreilles; ici, c’est la trouille… J’ai choisi le cours le plus difficile de tout le programme comme premier cours…)

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Il paraît que l’examen de préadmission que j’ai passé pour être acceptée au certificat est plus pointu à l’UdeM qu’ailleurs, dans cette discipline. J’ai regardé mes notes il y a quelques minutes… Pour une très rare fois dans ma vie, je suis vraiment fière de moi. Il y en a qui ont été acceptés à condition de prendre un cours d’appoint, soit en français, soit en anglais, soit pour les deux.  Je n’en fais pas partie 🙂

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Coconut, lui, commence le secondaire demain. Il a tout préparé ses effets scolaires par matière, préparé son sac pour les cours de la première journée et celui-ci doit bien peser 4 kilos! Et il lui reste encore la moitié de ses effets à la maison… Il doit prendre l’autobus une heure plus tôt que l’an passé; est-ce que quelqu’un peut me prêter une grue, pour le lever demain matin?

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Mère Indigne a eu une idée qui me donne envie de lui dire que c’est elle qui est trop cool. Moi j’emboîte le pas. Et vous?

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Ceci conclut notre bulletin de nouvelles.  Revenez-nous demain pour un autre épisode de la vie «très pidante» de votre humble servante…

En deux jours, deux messages de personnes frustrées de lire quelque chose sur mon blogue qui vient à l’encontre de leurs opinions… J’ai le choix d’interpréter ça de deux manières : un, c’est une coïncidence malchanceuse, ou deux, c’est la rançon du succès?  Je pense que je préfèrerais la première option… Qu’en pensez-vous?

« Même si je ne prends pas toujours le temps de te le faire sentir, tu es une des personnes les plus importantes de ma vie » (ma soeur)

Davantage que la dernière édition du Français au bureau qu’elle m’a offert – que je souhaitais me procurer depuis bien longtemps et qui m’a fait un plaisir fou – ce petit mot m’a chavirée. Justement parce que, venant d’elle, ces manifestations d’amour filial se font très rares. Et que je l’adore.

Il se pensait bien à l’abri, dans son anonymat. Il pensait même s’en tirer en faisant porter le blâme à un autre. Le rustre!

Je pensais bien qu’il s’appelait Murphy, père de la loi du même nom, celui qui m’a fait vivre le pire début de journée depuis des lustres, tout récemment. Mais non.  Je suis tombée par hasard sur le nom du véritable coupable. Il s’appelle…

MONSTRuations…

Coconut : Quelqu’un qui s’achète un cheval, il ne devrait pas l’appeler Hercule, le cheval va virer fou sinon!

Moi : Hm? Comment ça?

Coconut : Ben, penses-y : « avance, Hercule, avance, Hercule… »

Col bleu : Boss, ma pelle vient de casser.  Le manche est fini.

Boss : Bon. On va envoyer quelqu’un en chercher une autre au garage municipal.

Col bleu : Ouain mais, j’fas quoi en attendant?

Boss : Ben… T’as rien qu’à t’accoter su’l pickup.

Quand je mets mes trippes sur un billet comme le dernier, je suis à court d’idées pendant quelques jours…

Je me faisais souvent dire ça, par des connaissances rencontrées occasionnellement à l’épicerie ou au centre d’achats. Et je répondais, selon mon habitude d’en pondre des adaptées : «Eh oui! Que veux-tu, j’ai essayé d’en mettre un au monde qui rappetissait, mais ça n’a pas marché…» (Avec un clin d’oeil et un grand sourire, évidemment, ça a toujours passé comme une alliance à la main gauche d’Elisabeth Taylor.)

Et aujourd’hui, je repense à cette réplique. Et je me dis que des fois, j’aurais bien voulu que ça marche, le coup du rappetissage, quoique…

Aujourd’hui, Coconut a fait ses premiers pas dans le monde des grands. Deux fois plutôt qu’une. On est d’abord allés à la Polyvalente, pour l’accueil. Prise de photo, remise de l’horaire et de l’agenda, des livres de cours, du numéro de casier et de cadenas… Il était un peu nerveux (normal, lui ai-je dit) et mitigé face à la rentrée qui aura lieu la semaine prochaine. Moi, je l’accompagnais (parce que c’est tout de même moi qui détiens le carnet de chèques, hein) et je le regardais évoluer dans ces murs qui verront se dérouler les cinq prochaines années de sa vie. Dans ces murs, il évoluera, se fera de nouveaux amis, participera peut-être sûrement à la vie sociale étudiante. Il deviendra peut-être sûrement amoureux pour de vrai, connaîtra des joies et des peines qui jetteront les bases de sa vie à lui, sa vie sans moi. Oh, j’en serai témoin. Et fasse le ciel que je sache quoi dire, quoi faire, au bon moment. Que je sache manifester mes encouragements juste ce qu’il faut, sans l’embarasser. Que je sache doser l’intervention et l’observation.

Il a jeté un coup d’oeil à ses livres, en arrivant à la maison.  «Woah, m’man, ça va être intéressant, Histoire et citoyenneté…. Eille j’ai hâte de commencer l’anglais, ça va être super facile… Dans le livre de français, les illustrations (oui, c’est le mot qu’il a utilisé) sont vraiment pas pires (heu-m… oui… il va falloir que je te réexplique le but du cours de français, fils…)!» Il est mainentant tout enthousiaste à l’idée de commencer, il se demande quels seront les amis qu’il a connus au premier cycle du primaire qu’il reverra cette année, s’il les reconnaîtra, si eux le reconnaîtront… Et il a déjà remarqué qu’à la polyvalente, il y a beaucoup de jolies filles.

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Après l’accueil, je l’ai amené à la banque. Les trois premières journées de son petit boulot dans ma boîte lui ont été payées par chèque, alors il fallait bien lui ouvrir un compte. J’étais assise avec lui dans le bureau de la conseillère, et je le laissais aller. La conseillère a été à la hauteur et a posé toutes ses questions directement à Coconut, puisque c’est son compte à lui. Elle lui a parlé comme à un adulte, sans condescendance aucune. Lui a fait signer les documents bancaires, lui a fait programmer son NIP sur sa carte de guichet toute neuve. Lui a déposé son chèque et lui a remis le tout en lui serrant la main et en lui souhaitant la bienvenue. Et moi je le regardais aller. Sur son visage, cet air de fierté qui ne vient que du sentiment qu’on vaut quelque chose. Aujourd’hui, il a réalisé qu’il était une personne à part. Il s’est senti important. Et rien au monde ne m’aurait fait changer de place – j’étais là où je devais être, témoin de ce moment important, aussi important que les premiers pas qu’il a faits pour se jeter dans mes bras. Sauf qu’aujourd’hui, même si c’est imperceptible, ces pas le conduisent dans la direction opposée, vers ce monde de grands qui l’attend, et où il fera ses preuves, où il prendra sa place.

Coconut, s’il m’arrive parfois d’en faire trop, en voulant t’encourager, pardonne-moi. Mais en ce moment… je vois disparaître mon petit garçon, et apparaître un ADO-nis à la place… Et mon coeur veut exploser. De fierté. Et mes larmes ne sont que nostalgie. Déploie tes ailes, mon grand, et vole. Et aime. Et vis. Je t’aime, et je suis (tellement, tellement) fière de toi.

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